130 ans de la Société des Dames

Le 14 novembre 2019, la Croix-Rouge genevoise fêtait le 130e anniversaire de la création de la Société genevoise des Dames de la Croix-Rouge, mise en œuvre le 14 novembre 1889 grâce à la contribution décisive d’Alice Favre.

L’histoire de la Croix-Rouge genevoise débute le 17 mars 1864, date à laquelle Henry Dunant, le Général Dufour et une dizaine d’autres personnalités se réunissent pour créer une section locale de la Croix-Rouge. Leur but, à cette époque, est d’envoyer des délégués en Prusse, territoire où la guerre des Duchés fait rage. Cependant, une fois les délégués arrivés sur place, force est de constater que la section retombe dans l’oubli.

Il faut alors attendre 25 ans et la création de la Société genevoise des Dames de la Croix-Rouge en 1889 pour que les activités reprennent. Cette société se donne deux buts : en temps de guerre, s’occuper de tout ce qui concerne le soin des soldats blessés ou malades ; en temps de paix, former et recruter des garde-malades et infirmières tout en fabriquant des objets utiles aux blessés.

Cent soixante dames adhèrent à la Société la première année. Parmi elles, on retrouve les trois fondatrices : Mmes Féodor Eynard-de Montricher, Aloïs Diodati-Eynard et, surtout, Alice Favre, personnalité peu banale qui « […] a fait de la Croix-Rouge sa vocation, son idéal et le but essentiel de sa vie.1 »

Dès le premier mois, un atelier de couture, réunissant une vingtaine de bénévoles, se met donc en place pour confectionner vêtements, pansements et toutes sortes d’objets médicaux. La question des infirmières se pose également assez rapidement. Il faut professionnaliser le métier en assurant des formations et en organisant un service régulier d’infirmières visiteuses à domicile. C’est le début des soins à domicile à Genève qui passera de la Croix-Rouge genevoise en 1999, soit 110 ans plus tard, à une fondation subventionnée la FSASD qui est ensuite devenue l’IMAD, un établissement public autonome.

Identifier les besoins oubliés des personnes vulnérables, lancer des projets en complément des prestations de l’Etat puis démontrer son indispensabilité afin que ces projets soient pérennisés, tel est le rôle de la Croix-Rouge genevoise au sein du réseau socio-sanitaire du canton.

On peut citer quelques exemples comme le service de garde d’enfants d’urgence Chaperon Rouge, créé il y a 26 ans et aujourd’hui soutenu par le Canton ainsi que présent dans tous les cantons de Suisse, la création de la Consultation Santé Migrants (CSM) qui avait été par la suite reprise par les HUG, le Service d’aide au retour qui existe à présent dans de nombreux cantons, l’hébergement des personnes sans abri malades ou encore le projet en construction de Permanence dentaire pour les working poor qui verra le jour dans quelques mois.

Alice Favre, de par son dévouement sans faille envers les personnes les plus vulnérables et son attachement à sa ville natale, est devenue la première présidente de la Croix-Rouge genevoise, suite à la fusion des Sociétés des Dames et des Messieurs en 1914. Elle a ainsi modelé la structure de la Croix-Rouge genevoise pour qu’elle devienne l’association que l’on connaît aujourd’hui.

Aujourd’hui, à la Croix-Rouge genevoise, nous avons coutume de dire que si ce sont des hommes qui l’ont fondée, ce sont bien des femmes qui l’ont développée.